Commémorations de 35 années de catastrophe

Commémoration scientifique


Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) explosait.

En 2021, 35 années plus tard, la catastrophe sanitaire se poursuit. Elle concerne en particulier la seconde génération d’« Enfants de Tchernobyl » et les femmes enceintes.

Dans un entretien exclusif réalisé depuis Kiev (Ukraine), le Professeur Yuri Bandazhevsky répond à 7 questions posées par Thierry Meyer, Président-fondateur de l’association française « Les Enfants de Tchernobyl ».

Docteur en médecine, professeur, fondateur et premier recteur de l'Université médicale d'État de Gomel (1990-1999), expert principal du projet de la Commission européenne en Ukraine sur les programmes sanitaires et environnementaux liés à la zone d'exclusion de Tchernobyl, le Professeur Yuri Bandazhevsky dirige actuellement le Centre ukrainien « Ecologie et Santé » d’Ivankiv situé à proximité de Tchernobyl.

Réalisé par l’association, ce document est public et libre de droit. Il peut être diffusé et reproduit en mentionnant obligatoirement sa source :
www.lesenfantsdetchernobyl.fr

Visionner la vidéo en qualité
basse - 303 Mo
moyenne - 769 Mo
haute - 1 500 Mo

Commémoration humanitaire
Miniature de l'interview du professeur Yuri BANDAJEWSKY


208 dons alimentaires offerts à des familles ukrainiennes et russes qui survivent sur des territoires toujours contaminés par la radioactivité de Tchernobyl.

Le 17 avril furent organisées 3 opérations d’aide alimentaire directe aux populations de Ivankiv et Narodytchi (nord de l’Ukraine) et Novozybkov (Russie) pour lesquelles l’environnement et l’alimentation sont contaminés par les retombées radioactives de Tchernobyl.

Objectif principal des 3 opérations d'aide alimentaire d'urgence organisées par l'association : permettre aux familles d'accéder à de l'alimentation qui ne soit pas contaminée par les retombées radioactives de Tchernobyl (en particulier par le césium 137 et le strontium 90).

Au total, 208 familles sont bénéficiaires de la générosité française en Ukraine et en Russie, et ont reçu chacune un don alimentaire d'urgence de 70 euros, soit un total de 14 560 euros.
Dans le contexte économique et sanitaire de ces régions qui restent contaminées par la radioactivité de Tchernobyl 35 ans après le début de la catastrophe, un don de 70 euros permet d'acheter l'alimentation mensuelle de base pour une famille de 4 à 6 personnes.

Pour l'essentiel, ces dons proviennent de l'opération "10000 oeufs pour les Enfants de Tchernobyl" qui s'est déroulée du 6 mars au 5 avril 2021.

En savoir plus sur l'aide alimentaire en Ukraine / Russie
Commémoration culturelle
Miniature de l'interview du professeur Yuri BANDAJEWSKY


LE THÉÂTRE DE LICHTENBERG fera plusieurs lectures du "Prologue de la Supplication" de la Prix Nobel Svetlana Alexievitch.

Pour beaucoup de lecteurs du monde entier, c’est la lecture de « La Supplication » qui a permis de prendre conscience intimement de l’horreur de cette catastrophe technologique et humaine sans retour.
Ce texte commence par le récit poignant d’une femme dont le mari, pompier intervenu dès le début de l’accident, décèdera après une irradiation aigüe.
35 ans après l’accident, nous rejoignons « l’Appel international du 26 avril 2021 », afin que partout vive la mémoire du pire accident nucléaire de l’Histoire et que personne n’oublie ses conséquences sanitaires et environnementales qui durent.
Les 25 et 26 avril prochains (mais aussi le 31 mai), pour « les Enfants de Tchernobyl », Doris et 4 de ses amies du « Théâtre de LICHTENBERG » liront à haute voix le « prologue de La Supplication » dans différentes localités du nord de l’Alsace.

Où, quand, à quelle heure, et dans quelle langue ?...
  - PRINTZHEIM, église protestante, dimanche 25 avril - 14h00, en alsacien
  - INGWILLER, église protestante, dimanche 25 avril - 16h00, en français
  - LICHTENBERG, église protestante, dimanche 25 avril à 17h30, en alsacien
  - PETERSBACH, devant bibliothèque, lundi 26 avril - 15h00, en alsacien
  - WIMMENAU, église protestante, lundi 26 avril - 17h00, en français
  - WINGEN SUR MODER, collège, 6 lectures dans 6 classes, le lundi 31 mai le matin, en français

En savoir plus sur l'Appel du 26 avril
Tous les lieux de lecture de l'Appel du 26 avril
Article de presse des DNA du 22 avril
Lien vers les photos des différents lieux de lecture

Le Professeur Yuri Bandazhevsky

Le professeur Yuri BANDAJEWSKY lors de la conférence sur le thème « Les conséquences sanitaires de Tchernobyl » le vendredi 7 décembre 2018 à Strasbourg

Youri Ivanovitch Bandajevsky (aussi orthographié Yuri Bandazhevsky), né le 9 janvier 1957 en Biélorussie, est un scientifique travaillant sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl de 1986.
Fils unique, son père était un officiel du Parti et sa mère une enseignante. Il a fait ses études à l’Institut médical de Grodno et a obtenu un doctorat en 1987. Il est ensuite devenu directeur du Laboratoire central de recherche scientifique de Biélorussie.

En 1999, Youri Bandajevsky est un scientifique réputé, professeur d’anatomo-pathologie et recteur depuis 10 ans de l’Institut de médecine de Gomel, ville du sud-est de la Biélorussie où il avait décidé de s’installer, préférant travailler au cœur des zones contaminées afin d’étudier l’impact de la catastrophe de Tchernobyl et de répondre aux besoins des victimes.

Le professeur Yuri BANDAJEWSKY et Guillaume KLEIN, membre du C.A. de l'association les Enfants de Tchernobyl

Sa recherche concerne la détérioration de l’état de santé des enfants, il a pris des positions engagées. Il a ainsi publiquement critiqué le gaspillage des fonds publics consacrés à la recherche sur les conséquences de Tchernobyl, s’en prenant à un institut dépendant du ministère de la Santé. Il a également décidé de publier le résultat de ses recherches sur les effets délétères des incorporations chroniques de produits radioactifs. Par différentes approches (expérimentations, examens cliniques, autopsies), il a mis en évidence les processus pathologiques induits par la contamination chronique des enfants. Ses recherches ont notamment porté sur la corrélation entre le taux de césium 137 mesuré dans leur organisme et les altérations cardiaques révélées par l’électrocardiogramme (problèmes d’arythmie par exemple). Il est arrivé à la « conclusion que l’action prolongée d’éléments radioactifs, en particulier le césium 137, sur des organes et systèmes vitaux comme le système cardio-vasculaire, le foie, les reins, le système reproducteur, produisent des modifications pathologiques lourdes liées essentiellement à des atteintes au niveau des gènes, de l’information génétique. »

Le professeur Bandajevsky a été arrêté le 13 juillet 1999, dans le cadre des mesures d’urgence destinées à combattre le terrorisme, arbitrairement détenu, finalement accusé de corruption, puis condamné le 18 juin 2001 à 8 années de prison — malgré la rétractation publique de son accusateur, au terme d’un procès qui a violé la plupart des règles de droit. Amnesty international considérait le professeur Bandajevsky comme prisonnier d’opinion jusqu’à sa libération conditionnelle survenue le 5 août 2005. Progressivement la mobilisation s’était étendue au niveau international : la libération de Bandajevsky avait ainsi été intégrée dans les négociations entre la Biélorussie de Loukachenko et l’Union européenne.

Le professeur Yuri BANDAJEWSKY et la délégation de l'association les Enfants de Tchernobyl en 2018

A sa sortie de prison en avril 2006, il séjourne un an et demi à Clermont Ferrand (où il a reçu une bourse de recherches d’un an financée par le Conseil régional d’Auvergne), puis va fonder en Ukraine un Centre Ecologie et Santé où il continuera ses travaux. Il y conduira, soutenu par le Parlement européen et la commission, un programme de protection et suivi de la santé des femmes enceintes et de plusieurs milliers d’enfants.

Suite aux interventions de Yuri Bandazhevsky , entre 2013 et 2017, l’Union européenne a accordé cinq millions d’euros à plusieurs projets destinés à améliorer les conditions de vie des populations des zones contaminées autour de Tchernobyl : le rééquipement d’un hôpital, une serre où produire des aliments sains et un incinérateur pour brûler le bois radioactif de la zone interdite.

En 2021, le professeur Bandajevsky poursuit ses travaux et continue de publier ses résultats dans des revues scientifiques internationales. Exception faite de très rares aides privées ponctuelles, il ne dispose d’aucun soutien matériel ni financier depuis la fin du projet d’aide européen. L’association française « Les Enfants de Tchernobyl » dont le siège se situe à Roggenhouse (Haut-Rhin) reste l’un de ses derniers fidèles soutiens.

Thierry Meyer – 9 avril 2021


Soutenu par l’association française « Les Enfants de Tchernobyl », le Centre ukrainien « Ecologie et santé » publie un nouveau livre sur les conséquences de Tchernobyl

Couverture du nouveau livre du professeur Yuri BANDAJEWSKY sur les conséquences de Tchernoby

Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) explosait.
En 2021, 35 années plus tard, la catastrophe sanitaire se poursuit. Elle concerne en particulier la seconde génération d’« Enfants de Tchernobyl » et les femmes enceintes.

Dans le cadre de travaux scientifiques sur les conséquences sanitaires et environnementales de la catastrophe de Tchernobyl, l’association française « Les Enfants de Tchernobyl » est un partenaire ponctuel de plusieurs instituts scientifiques en France, Ukraine et Biélorussie depuis une vingtaine d’années.

Incendies proches de la centrale de Tchernobyl en avril 2020

L’association dont le siège se situe à Roggenhouse (Haut-Rhin) vient de soutenir financièrement durant 12 mois la poursuite de certains travaux du Centre ukrainien « Ecologie et Santé » d’Ivankiv situé à proximité de Tchernobyl.
Docteur en médecine, professeur, fondateur et premier recteur de l'Université médicale d'État de Gomel (1990-1999), expert principal du projet de la Commission européenne en Ukraine sur les programmes sanitaires et environnementaux liés à la zone d'exclusion de Tchernobyl, le Professeur Yuri Bandazhevsky dirige actuellement cette structure.
Fruit de ce partenariat citoyen, un nouveau livre scientifique vient d’être publié. L’ouvrage est consacré aux conséquences sur la santé des enfants des incendies de forêts survenus dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.

La fréquence importante de ces incendies dans cette partie de l’Ukraine pourrait être directement liée à l’intense contamination radioactive du milieu forestier. En effet, selon les chercheurs Timothy Mousseau et Anders Møller, la décomposition de l’humus et du bois mort est ralentie en zone contaminée, laissant s’accumuler des quantités plus importantes de bois sec. Ce phénomène pourrait être imputé à la vulnérabilité des insectes et micro-organismes à la radioactivité.
Les incendies entraînent nécessairement une remise en suspension de substances radioactives dans l’atmosphère, en particulier le césium 137 accumulé dans la biomasse (et probablement aussi le plutonium et le strontium 90). En effet, le bois, le couvert végétal, la litière en forêt, sont des réservoirs de contamination. La combustion de ces matériaux contaminés propulse alors dans l’atmosphère les substances radioactives accumulées. Les personnes soumises à ces fumées sont exposées immédiatement à une irradiation externe par le panache et à une exposition interne par inhalation d’air contaminé. Elles sont ensuite soumises à une exposition différée, à l’issue des retombées (par exemple contamination par ingestion de denrées contaminées par les nouveaux dépôts au sol).

Natalya Dubovaya (à gauche debout) et Yuri Bandazhevsky

La publication scientifique de 45 pages s’achève par d’importantes conclusions, traduites comme suit : « …Sur la base des résultats obtenus, nous pouvons raisonnablement affirmer que les incendies de forêt dans la zone d'exclusion de Tchernobyl ont un impact négatif sur le métabolisme... dans le corps des enfants vivant dans les agglomérations voisines. Cela se traduit par le développement de maladies graves entraînant une invalidité et une mortalité de la population. Les études réalisées montrent l'énorme danger que représente pour la santé humaine la zone autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, désignée comme zone d'exclusion. Pendant plus de 30 ans après l'accident du 4e réacteur nucléaire, les arbres forestiers qui poussent ici ont accumulé d'énormes quantités de radionucléides et sont des sources de rayonnement... À cet égard, il est inacceptable d'utiliser ces arbres pour les besoins domestiques (chauffer les maisons et cuisiner, fabriquer des meubles et construire des maisons). En raison des niveaux élevés de contamination du territoire par des radionucléides et, par conséquent, du danger pour la santé humaine, la zone d'exclusion de Tchernobyl ne peut pas être utilisée pour des événements touristiques et de divertissement… »

Ce document est public et libre de droit. Il peut être diffusé et reproduit en mentionnant obligatoirement sa source :
« Forest fires in the Chernobyl exclusion zone and children’s health »
Bandazhevsky Yu. I., Dubovaya N. F. - Ivankov Coordination and Analytical Center «Ecology and health»
Kyiv : «Alyant» LLC, 2021. 44 p. - ISBN978-617-7819-10-2


télécharger le livre Télécharger le livre
"Forest Fires in the Chernobyl exclusion zone and children's health"


www.lesenfantsdetchernobyl.fr – Avril 2021

En savoir plus sur les incendies qui ont touché la zone de Tchernobyl en avril 2020


Communiqué de presse du 23 Avril 2021

Complément d'information
Miniature de l'interview du professeur Yuri BANDAJEWSKY


Parlement européen - 27 juin 2017

Résumé des résultats présentés par l’équipe du Professeur Yuri Bandazhevsky.

Télécharger le document




Transcription en français / anglais / russe de l'entretien exclusif avec le professeur Yuri Bandajevsky
TCHERNOBYL – La catastrophe se poursuit depuis 35 années
Entretien exclusif avec le Professeur Yuri Bandazhevsky – Avril 2021
Version française de l'interview
1. Thierry : « 35 années se sont écoulées depuis l’explosion de la centrale de Tchernobyl le 26 avril 1986. Beaucoup disent, écrivent et pensent que c’est du passé. Que leur répondez-vous ? »
Yuri : « Tchernobyl n'est allé nulle part. Des éléments radioactifs à vie longue sont présents dans le sol et dans les plantes à une distance considérable de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Un grand nombre de personnes y sont constamment exposées, mangeant des baies sauvages et des champignons, de la viande d'animaux sauvages, des produits agricoles. Il est également dangereux pour la santé humaine d'utiliser du bois contenant des radionucléides pour les besoins domestiques. Il convient de noter les énormes conséquences que la catastrophe de Tchernobyl a déjà laissées et laisse maintenant dans la population humaine sous forme de malformations congénitales et de maladies oncologiques, de troubles cardiaques. Vous avez juste besoin de regarder et d'analyser objectivement. »

2. Thierry : « Vous travaillez depuis une trentaine d’années sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl sur les populations, en particulier sur les effets des contaminations internes en césium 137 chez les enfants. Pourriez-vous nous informer des principaux résultats de vos travaux scientifiques ? »
Yuri : « Tous mes travaux «Tchernobyl» étaient liés à l'étude de l'influence des radionucléides incorporés sur les systèmes les plus importants du corps. Il s'agit d'un modèle naturel d'interaction humaine avec le facteur de rayonnement. L'ingestion de radionucléides dans le corps des enfants et des adultes avec de l'air, de l'eau, de la nourriture, même en quantités relativement faibles, endommage les organes et systèmes vitaux. Le plus vulnérable est l'organisme de l'enfant, dans lequel se forment des processus pathologiques qui se manifestent à l'état adulte sous la forme de maladies graves. Nos études cliniques et expérimentales ont montré la vulnérabilité du système cardiovasculaire du corps d'un enfant aux effets des radionucléides Cs-137 incorporés. Des concentrations élevées de ces radionucléides ont été trouvées lors d'une autopsie dans le myocarde d'enfants et d'adultes vivant dans la région de Gomel dans les dix premières années après l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Chez les enfants, une relation directe a été trouvée entre la teneur en radionucléides Cs-137 dans le corps et les arythmies, ainsi que les cataractes.
Sur la base des résultats de nos études, nous avons identifié une cardiomyopathie induite par le Cs-137.
Compte tenu de l'incorporation du Cs-137 par les organes vitaux, nous avons isolé le syndrome des radionucléides incorporés à vie longue (SIDR), qui survient chez les personnes résidant en permanence dans une zone contaminée par des radionucléides à la suite de l'accident du nucléaire de Tchernobyl centrale électrique. Elle se caractérise par la destruction simultanée de plusieurs organes et systèmes par des éléments radioactifs. Dans le même temps, dans le corps, il y a un affaiblissement des liens régulateurs entre les organes, ce qui contribue à l'émergence de processus pathologiques génétiquement déterminés.
Dans des études expérimentales sur des animaux de laboratoire, nous avons montré le rôle provocateur des radionucléides Cs-137 dans la survenue de malformations congénitales du groupe multifactoriel.
Même 30 ans après l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, de graves troubles métaboliques ont été détectés chez des enfants de la deuxième génération de Tchernobyl (taux élevés d'homocystéine dans le sang) vivant dans les territoires touchés. Ces troubles entraînent la survenue de maladies cardiovasculaires et oncologiques. Nous avons montré le rôle des feux de forêt contenant des radionucléides dans la survenue de ces perturbations. Une situation similaire se présente lors de l'utilisation de bois contenant des radionucléides pour les besoins domestiques - cuisiner et chauffer la maison.
Ainsi, l'un des principaux facteurs étiologiques de la morbidité cardiovasculaire et oncologique dans les régions touchées par l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl a été identifié. Dans le même temps, il est très important de souligner que le développement de ces maladies commence dans l'enfance, ce qui prédétermine la mise en œuvre de mesures préventives appropriées.
Sur la base des études réalisées, on peut conclure que les victimes de la catastrophe de Tchernobyl doivent être considérées comme des personnes qui entrent régulièrement en contact avec des radionucléides d'origine Tchernobyl. »


3. Thierry : « Vous avez publié récemment plusieurs articles scientifiques à propos des liens entre les radionucléides incorporés par les populations et les modifications constatées de certains processus métaboliques. Est-il possible de résumer vos observations sans utiliser un vocabulaire scientifique ? »
Yuri : « Les radionucléides Cs-137 minent le potentiel énergétique des cellules des organes vitaux. Cela peut être le plus clairement enregistré du côté du système cardiovasculaire. Il a été possible d'établir une relation entre la quantité de radionucléides dans l'organisme et l'incidence des troubles métaboliques dans le système cardiovasculaire, le système hématopoïétique et le développement physique des enfants. De plus, cela se produit même avec des quantités relativement faibles de radionucléides de césium incorporés dans le corps. »

4. Thierry : « Vos travaux scientifiques des dernières années mettent en évidence une modification des taux sanguins d’homocystéine chez les populations qui vivent dans les régions du nord de l’Ukraine contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est l’homocystéine et pourquoi vos découvertes sont importantes ? »
Yuri : « L'homocystéine est un acide aminé, un produit de transformations dans l'organisme de l'acide aminé essentiel méthionine. Une augmentation de son contenu dans le sang indique le développement de processus pathologiques dans le système circulatoire et pas seulement. Ce sont les maladies oncologiques, la pathologie de la grossesse et le développement fœtal. Nous avons trouvé des niveaux élevés d'homocystéine dans le sang d'un grand nombre d'adolescents vivant à proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Et cela est très dangereux du point de vue du développement de maladies graves chez eux à l'avenir. »

5. Thierry : « En 2020, la région de Tchernobyl fut victime d’immenses incendies durant près d’un mois. Selon vous, cela a-t-il conduit à des conséquences sanitaires pour les populations qui vivent à proximité, et si oui lesquelles ? »
Yuri : « Les incendies dans la zone d'exclusion de Tchernobyl sont très dangereux pour la santé humaine. Après les incendies de 2015, nous avons enregistré une augmentation des taux d'homocystéine sanguine chez la plupart des enfants examinés. C'est très mauvais pour leur santé. Les incendies de 2020 étaient plus importants et dangereux pour la santé des personnes vivant à proximité de la zone d'exclusion de Tchernobyl. »

6. Thierry : « Sur la base de résultats déjà obtenus, vous proposez la mise en œuvre de nouvelles perspectives pour la prévention du cancer du sein auprès des femmes susceptibles d’être contaminées par la radioactivité. Pourriez-vous expliquer à celles et ceux qui vous regardent cette proposition ? »
Yuri : « Nous avons trouvé un niveau élevé de prédisposition génétique chez les filles vivant dans les zones bordant la zone d'exclusion de Tchernobyl à l'apparition de maladies oncologiques, y compris le cancer du sein. Des taux élevés d'homocystéine ont été enregistrés dans le sang des enfants. Ainsi, même dans l'enfance, des conditions se présentent pour le développement de maladies oncologiques.
Nous pensons que la prévention du cancer du sein dans les zones touchées par les rayonnements devrait commencer dès l'enfance. Dans le même temps, une attention particulière doit être portée aux enfants présentant des changements génétiques appropriés dans le cycle des folates et un taux élevé d'homocystéine dans le sang. Ces enfants doivent être répartis dans le groupe à risque. Dans ce groupe, il convient de surveiller particulièrement attentivement et régulièrement la teneur en radionucléides dans le corps des enfants et les produits alimentaires que ces enfants consomment. »


7. Thierry : « Au regard de votre expérience, de vos constats et de vos travaux sur la situation sanitaire des populations qui continuent de vivre en Ukraine, Biélorussie et Russie sur des territoires contaminés par Tchernobyl, que pensez-vous qu’il faudrait faire aujourd’hui en 2021 ? »
Yuri : « La prévention, ou prévention de l'apparition et de la propagation des maladies, est un terme extrêmement important pour les habitants de toute la planète. Aujourd'hui, il est associé à l'expansion virale. Cependant, en ce qui concerne l'exposition aux rayonnements, ce terme est pleinement applicable. Une surveillance radiologique constante de la population vivant dans les zones souffrant des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (détermination de la teneur en radionucléides dans le corps humain et les aliments) est nécessaire. La surveillance sanitaire doit être continue et approfondie, y compris une évaluation de l'état du métabolisme, y compris la détermination du taux d'homocystéine dans le sang. Il ne faut pas oublier que les enfants de la deuxième génération de Tchernobyl sont très sensibles à l'exposition aux rayonnements, même à petites doses. À cet égard, il est nécessaire de réfléchir à la protection des générations futures. »
CHERNOBYL - The disaster has been going on for 35 years
Exclusive interview with Professor Yuri Bandazhevsky - April 2021
English version of the interview

On April 26, 1986, reactor n ° 4 at the Chernobyl plant (Ukraine) exploded.
In 2021, 35 years later, the health catastrophe continues. It concerns in particular the second generation of "Children of Chernobyl" and pregnant women.

In an exclusive interview from Kiev (Ukraine), Professor Yuri Bandazhevsky answers 7 questions asked by Thierry Meyer, President and founder of the French association "Les Enfants de Tchernobyl".

Doctor of medicine, professor, founder and first rector of Gomel State Medical University (1990-1999), main expert of the European Commission project in Ukraine on health and environmental programs related to the exclusion zone of Chernobyl, Professor Yuri Bandazhevsky currently heads the Ukrainian Ecology and Health Center in Ivankiv located near Chernobyl.

Produced by the association, this document is public and copyright free. It can be distributed and reproduced by necessarily mentioning its source: www.lesenfantsdetchernobyl.fr


1. Thierry : « 35 years have passed since the explosion of the Chernobyl power plant on April 26, 1986. Many say, write and think that it is in the past. What do you say to them? »
Yuri : « Chernobyl has not gone anywhere. Long-lived radioactive elements are present in soil and plants at a considerable distance from the Chernobyl nuclear power plant. A large number of people are constantly exposed to them, eating wild berries and mushrooms, bushmeat, agricultural products. It is also dangerous for human health to use wood containing radionuclides for domestic needs. It should be noted the enormous consequences that the Chernobyl disaster has already left and is leaving now in the human population in the form of congenital malformations and oncological diseases, cardiac disorders. You just need to objectively look and analyze. »

2. Thierry : « You have been working for about thirty years on the health consequences of Chernobyl on populations, in particular on the effects of internal cesium-137 contamination in children. Could you tell us about the main results of your scientific work? »
Yuri : « All my "Chernobyl" works were related to the study of the influence of incorporated radionuclides on the most important systems of the body. This is a natural model of human interaction with the radiation factor. The ingestion of radionuclides into the body of children and adults with air, water, food, even in relatively small quantities, causes damage to vital organs and systems. The most vulnerable is the child's organism, in which the formation of pathological processes occurs, which manifest themselves in the adult state in the form of serious diseases. Our clinical and experimental studies have shown the vulnerability of the cardiovascular system of a child's body to the effects of the incorporated Cs-137 radionuclides. High concentrations of these radionuclides were found during autopsy in the myocardium of children and adults living in the Gomel region in the first ten years after the accident at the Chernobyl nuclear power plant. In children, a direct relationship was found between the content of Cs-137 radionuclides in the body and arrhythmias, as well as cataracts.
Based on the results of our studies, we have identified Cs-137-induced cardiomyopathy.
Taking into account the incorporation of Cs-137 by vital organs, we have isolated the syndrome of incorporated long-lived radionuclides (SIDR), which occurs in persons permanently residing in an area contaminated with radionuclides as a result of the accident at the Chernobyl nuclear power plant. It is characterized by the simultaneous destruction of several organs and systems by radioactive elements. At the same time, in the body, there is a weakening of regulatory links between organs, which contributes to the emergence of genetically determined pathological processes.
In experimental studies on laboratory animals, we have shown the provocative role of Cs-137 radionuclides in the occurrence of congenital malformations of the multifactorial group.
Even 30 years after the accident at the Chernobyl nuclear power plant, serious metabolic disorders were detected in children of the second generation of Chernobyl (high levels of homocysteine in the blood) living in the affected territories. These disorders lead to the occurrence of cardiovascular and oncological diseases. We have shown the role of forest fires containing radionuclides in the occurrence of these disturbances. A similar situation occurs when using wood containing radionuclides for domestic needs - cooking and heating the home.
Thus, one of the main etiological factors of cardiovascular and oncological morbidity in the regions affected by the accident at the Chernobyl nuclear power plant has been identified. At the same time, it is very important to emphasize that the development of these diseases begins in childhood, which predetermines the implementation of appropriate preventive measures.
Based on the studies carried out, we can conclude that the victims of the Chernobyl disaster should be considered people who regularly come into contact with radionuclides of Chernobyl origin. »


3. Thierry : « You have recently published several scientific articles about the links between radionuclides incorporated by populations and changes in certain metabolic processes. Is it possible to summarize your observations without using scientific vocabulary? »
Yuri : « Cs-137 radionuclides undermine the energy potential of the cells of vital organs. This can be most clearly recorded from the side of the cardiovascular system. It was possible to establish a relationship between the amount of radionuclides in the body and the incidence of metabolic disorders in the cardiovascular system, the hematopoietic system and the physical development of children. Moreover, this happens even with relatively small amounts of cesium radionuclides incorporated into the body. »

4. Thierry : « Your scientific work of the last few years has shown a change in blood homocysteine levels in populations living in the northern regions of Ukraine contaminated by radioactive fallout from Chernobyl. Could you explain to us what homocysteine is and why your findings are important? »
Yuri : « Homocysteine is an amino acid, a product of transformations in the body of the essential amino acid methionine. An increase in its content in the blood indicates the development of pathological processes in the circulatory system and not only. These are oncological diseases, pathology of pregnancy and fetal development. We have found high levels of homocysteine in the blood of a large number of adolescent children living near the Chernobyl nuclear power plant. And this is very dangerous from the point of view of the development of serious diseases in them in the future. »

5. Thierry : « In 2020, the Chernobyl region was the victim of huge fires for almost a month. According to you, did this lead to health consequences for the populations living nearby, and if so, what were the consequences? »
Yuri : « Fires in the Chernobyl exclusion zone are very dangerous for human health. After the fires in 2015, we recorded an increase in blood homocysteine levels in most of the children examined. This is very bad for their health. The fires in 2020 were more significant and dangerous for the health of people living near the Chernobyl exclusion zone. »

6. Thierry : « On the basis of results already obtained, you propose the implementation of new perspectives for the prevention of breast cancer in women at risk of being contaminated by radioactivity. Could you explain this proposal to those who are watching you? »
Yuri : « We found a high level of genetic predisposition in girls living in areas bordering the Chernobyl exclusion zone to the occurrence of oncological diseases, including breast cancer. High levels of homocysteine were recorded in the blood of children. Thus, even in childhood, conditions arise for the development of oncological diseases.
We believe that prevention of breast cancer in people living in radiation-affected areas should begin in childhood. At the same time, attention should be paid to children with appropriate genetic changes in the folate cycle, and with a high level of homocysteine in the blood. These children should be allocated to the risk group. In this group, there should be especially careful and regular monitoring of the content of radionuclides in the body of children and food products that these children eat. »


7. Thierry : « In view of your experience, your observations and your work on the health situation of the populations who continue to live in Ukraine, Belarus and Russia on territories contaminated by Chernobyl, what do you think should be done today in 2021? »
Yuri : « Prevention, or prevention of the onset and spread of diseases, is a term that is extremely important for the inhabitants of the entire planet. Today it is associated with viral expansion. However, in relation to radiation exposure, this term is fully applicable. Constant radiation monitoring of the population living in areas suffering from the consequences of the Chernobyl disaster (determination of the content of radionuclides in the human body and food) is required. Health monitoring should be continuous and in-depth, including an assessment of the state of metabolism, including the determination of the level of homocysteine in the blood. It should be remembered that children of the second generation of Chernobyl are very sensitive to radiation exposure, even in small doses. In this regard, it is necessary to think about protecting future generations. »
ЧЕРНОБЫЛЬ – В 2021 году, 35 лет спустя, влияние катастрофы на здоровье не ослабевает
Русская версия интервью

26 апреля 1986 г. взорвался реактор №4 Чернобыльской АЭС (Украина).
В 2021 году, 35 лет спустя, катастрофа со здоровьем продолжается. В частности, это касается второго поколения «Детей Чернобыля» и беременных.

В эксклюзивном интервью из Киева (Украина) профессор Юрий Бандажевский отвечает на 7 вопросов, заданных Тьерри Мейером, президентом и основателем французской ассоциации "Les Enfants de Tchernobyl".

Доктор медицинских наук, профессор, основатель и первый ректор Гомельского государственного медицинского университета (1990-1999), главный эксперт проекта Европейской комиссии в Украине по здравоохранению и экологическим программам, связанным с зоной отчуждения Чернобыля, профессор Юрий Бандажевский в настоящее время возглавляет украинский Центр экологии и здоровья в Иванкове, недалеко от Чернобыля.

Этот документ, подготовленный ассоциацией, является общедоступным и не защищен авторскими правами. Его можно распространять и воспроизводить, обязательно указав его источник: www.lesenfantsdetchernobyl.fr


« С момента взрыва Чернобыльской АЭС 26 апреля 1986 года прошло 35 лет. Многие говорят, пишут и думают, что это в прошлом. Что вы им скажете? »
« Чернобыль никуда не ушел. Долгоживущие радиоактивные элементы присутствуют в почве, растениях на значительном расстоянии от Чернобыльской атомной электростанции. Большое количество людей постоянно подвергается их воздействию, употребляя в пищу лесные ягоды и грибы, мясо диких животных, продукты сельскохозяйственной деятельности. Также опасно для здоровья людей использование для бытовых нужд древесины, содержащей радионуклиды. Следует отметить те огромные последствия, которые уже оставила и оставляет сейчас Чернобыльская катастрофа в человеческой популяции в виде врожденных пороков развития и онкологических заболеваний, нарушений сердечной деятельности. Нужно только объективно смотреть и анализировать. »

« Вы уже около тридцати лет работаете над изучением последствий Чернобыля для здоровья населения, в частности последствий внутреннего загрязнения цезием-137 у детей. Не могли бы вы рассказать об основных результатах вашей научной работы? »
« Все мои «чернобыльские» работы были связаны с исследованием влияния инкорпорированных радионуклидов на важнейшие системы организма. Это естественная модель взаимодействия человека и радиационного фактора. Попадание радионуклидов в организм детей и взрослых с воздухом, водой, пищей, даже, в относительно небольших количествах, вызывает повреждение жизненно важных органов и систем. Наиболее уязвимым является детский организм, в котором происходит формирование патологических процессов, проявляющихся во взрослом состоянии в виде тяжелых заболеваний. Проведенные нами, клинические и экспериментальные исследования показали уязвимость сердечно-сосудистой системы детского организма к воздействию инкорпорированных радионуклидов Cs-137. Высокие концентрации этих радионуклидов были обнаружены, при проведении аутопсии, в миокарде детей и взрослых, проживающих в Гомельской области в первые десять лет после аварии на Чернобыльской атомной электростанции. У детей выявлена прямая зависимость между содержанием радионуклидов Cs-137 в организме и аритмий, а также катаракт.
На основании результатов проведенных исследований нами выделена кардиомиопатия, индуцированная Cs-137.
Учитывая инкорпорацию Cs-137 жизненно важными органами, мы выделели синдром инкорпорированных долгоживущих радионуклидов (СИДР), который возникает у лиц, постоянно проживающих на территории, загрязненной радионуклидами в результате аварии на Чернобыльской атомной электростанции. Он характеризуется одновременным поражением радиоактивными элементами нескольких органов и систем. При этом, в организме происходит ослабление регуляторных связей между органами, которое способствует возникновению генетически обусловленных патологических процессов.
В экспериментальных исследованиях на лабораторных животных мы показали провокационную роль радионуклидов Cs-137 в возникновении врожденных пороков развития мультифакториальной группы.
Даже спустя 30 лет после аварии на Чернобыльской атомной электростанции были выявлены серьезные нарушения обмена веществ у детей второго чернобыльского поколения (высокие уровни гомоцистеина в крови), проживающих на пострадавших территориях. Эти нарушения приводят к возникновению сердечно-сосудистых и онкологических заболеваний. Мы показали роль пожаров леса, содержащего радионуклиды, в возникновении этих нарушений. Аналогичная ситуация возникает при использовании древесины, содержащей радионуклиды, для бытовых нужд – приготовления пищи и обогрева жилища.
Таким образом, выявлен один из основных этиологических факторов сердечно-сосудистой и онкологической заболеваемости в районах, пострадавших от аварии на Чернобыльской атомной электростанции. При этом, очень важно подчеркнуть то, что развитие указанных заболеваний начинается в детском возрасте, что и предопределяет проведение соответствующих профилактических мероприятий.
Исходя из проведенных исследований, можно заключить то, что жертвами Чернобыльской катастрофы следует считать людей, регулярно контактирующих с радионуклидами чернобыльского происхождения. »


« Недавно вы опубликовали несколько научных статей о связи между радионуклидами, попадающими в организм населения, и изменениями в определенных метаболических процессах. Возможно ли резюмировать ваши наблюдения без использования научной лексики? »
« Радионуклиды Cs-137 подрывают энергетический потенциал клеток жизненно важных органов. Наиболее ярко это можно регистрировать со стороны сердечно-сосудистой системы. Удалось установить зависимость между количеством радионуклидов в организме и частотой случаев нарушений метаболических процессов в сердечно-сосудистой системе, системе кроветворения и физическом развитии детей. Причем, это происходит даже при относительно небольших количествах инкорпорированных в организм радионуклидов цезия. »

« Ваша научная работа последних нескольких лет показала изменение уровня гомоцистеина в крови у населения, проживающего в северных регионах Украины, загрязненных радиоактивными веществами из Чернобыля. Не могли бы вы объяснить нам, что такое гомоцистеин и почему ваши выводы важны? »
« Гомоцистеин - это аминокислота, продукт превращений в организме незаменимой аминокислоты метионина. Увеличение его содержания в крови свидетельствует о развитии патологических процессов в системе кровообращения и не только. Это онкологические заболевания, патология беременности и развития плода. Мы обнаружили высокие уровни гомоцистеина в крови большого числа детей подросткового возраста, проживающих вблизи Чернобыльской атомной электростанции. И это очень опасно с точки зрения развития у них в будущем тяжелых заболеваний. »

« В 2020 году на прилегающих к Чернобылю территориях почти месяц бушевали сильные пожары. По вашему мнению, привело ли это к последствиям для здоровья людей, проживающих поблизости, и если да, то каковы были последствия? »
« Пожары в Чернобыльской зоне отчуждения очень опасны для здоровья людей. После пожаров в 2015 году мы регистрировали увеличение уровня гомоцистеина в крови у большинства из обследованных детей. Это очень неблагоприятно для их здоровья. Пожары в 2020 году были более значимыми и опасными для здоровья людей, проживающих вблизи Чернобыльской зоны отчуждении. »

« На основе уже полученных результатов вы предлагаете новый подход к профилактике рака груди у женщин, подверженных риску радиационного воздействия. Не могли бы вы объяснить суть этого подхода тем, кто следит за вашими публикациям? »
« Мы обнаружили высокий уровень генетической предрасположенности у девочек, проживающих в районах, граничащих с Чернобыльской зоной отчуждения, к возникновению онкологических заболеваний, в том числе, рака молочной железы. В крови детей регистрировался высокий уровень гомоцистеина. Таким образом, еще в детском возрасте, возникают условия для развития онкологических заболеваний.
Мы считаем, что профилактика рака молочной железы у жителей районов, страдающих от радиационного воздействия, должна начинаться в детском возрасте. При этом, следует обращать внимание на детей с соответствующими генетическими изменениями фолатного цикла, и, имеющих высокий уровень гомоцистеина в крови. Эти дети должны быть выделены в группу риска. В этой группе должен быть особо тщательный и регулярный контроль за содержанием радионуклидов в организме детей и продуктах питания, которые эти дети употребляют в пищу. »


« С учетом вашего опыта, ваших наблюдений и вашей работы по исследованию состояния здоровья населения, которое продолжает проживать в Украине, Беларуси и России на территориях, загрязненных Чернобылем, что, по вашему мнению, следует делать сегодня в 2021 году? »
« Сегодня, как никогда, требуется внимание к состоянию здоровья. Профилактика, или предупреждение возникновения и распространения заболеваний - это термин необычайно важный для жителей всей Планеты. Сегодня он связан с вирусной экспансией. Однако, в отношении радиационного воздействия этот термин в полной мере применим. Необходим постоянный радиационный контроль населения, проживающего в районах, страдающих от последствий Чернобыльской катастрофы (определение содержания радионуклидов в организме людей и продуктах питания). Контроль состояния здоровья должен быть постоянным и углубленным, включающим оценку состояния обмена веществ, в том числе, определения уровня гомоцистеина в крови. Нужно помнить о том, что дети второго чернобыльского поколения очень чувствительны к радиационному воздействию, даже в небольших дозах. В этой связи необходимо думать о защите будущих поколений. »